L’état de santé des cinq patients hospitalisés après avoir participé à des essais
cliniques d'un médicament contre la douleur et les troubles de l'anxiété s'est
amélioré, a indiqué lundi le CHU de Rennes, au lendemain du décès d'une sixième
personne qui avait participé aux mêmes tests.
"Seul un patient reste en surveillance
dans le service de neurologie du CHU", tandis que trois autres "sont
en mesure d’être suivis dans les services de neurologie d’établissements
hospitaliers proches de leur domicile", a déclaré à la presse Gilles
Brassier, président de la commission médicale d'établissement du CHU de Rennes.
Il a précisé que leur prise en charge
médicale allait être "organisée et suivie par le service de neurologie du
CHU".
Enfin,
un dernier patient, "ne souffrant d'aucun trouble, va pouvoir regagner son
domicile", a-t-il ajouté.
Ces cinq patients, ainsi que celui qui est décédé
dimanche, avaient été hospitalisés entre le 10 et le 13 janvier après avoir
été atteints de troubles neurologiques plus ou moins aigus, alors qu'ils
participaient à des essais thérapeutiques menés par le centre de recherche
privé rennais Biotrial pour le compte du groupe pharmaceutique portugais
Bial.
Les six hommes, âgés de 28 à 49 ans et tous originaires
de l'ouest de la France, étaient ceux qui avaient reçu régulièrement, depuis
le début de l'essai le 7 janvier, une dose supérieure à celle absorbée par
les 84 autres volontaires participant à ce test.
Parmi ces volontaires, 18 ont bénéficié samedi et
dimanche d’un examen neurologique et d’une IRM cérébrale au CHU de Rennes, a
déclaré le Pr Brassier. "Les anomalies cliniques et radiologiques
présentes chez les patients hospitalisés n’ont pas été retrouvées" chez
eux, a dit le médecin.
De son côté, Biotrial a assuré que l'état de santé des
84 autres volontaires de l'étude "est bon et ne présente aucune
inquiétude"
La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a souligné
lundi que cet accident ne remettait pas en question l'utilité des essais
cliniques de médicaments.
Elle a demandé par ailleurs que "toute la
solidarité nationale puisse jouer" en faveur des victimes et que le
laboratoire dans lequel a été réalisé l'essai clinique "s'engage lui
aussi directement, ou à travers ses assureurs, et que des avances financières
puissent être apportées à ces personnes".
Biotrial a répondu qu'il examinait avec le laboratoire
Bial "un soutien financier immédiat, destiné aux victimes et à leur
famille afin de les accompagner dans ces moments difficiles". "Ce
soutien financier viendra compléter l’assistance d’ores et déjà mise en œuvre
par Biotrial", a-t-il assuré.
Deux enquêtes administratives et une judiciaire sont en
cours pour tenter de comprendre les raisons de cet accident. La ministre a
précisé qu'elle attendait le résultat d'une de ces enquêtes "d'ici la
fin du mois".
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