Ils occupent la place de la République depuis une semaine. Chaque soir, ces indignés à la française s'organisent un peu plus. Découvrez notre reportage dans les coulisses de la soirée du "38 mars"...
Lancé le jeudi 31 mars 2015 dans la foulée de la manifestation contre le projet de la loi Travail, le mouvement Nuit Debout prend depuis ses quartiers chaque soir, sur la place de la République, à Paris. Lieu de débats et d'échanges de 14h jusque tard dans la nuit, cette place, déjà emblématique des rassemblements post-attentats, vit désormais au rythme des évolutions de ce mouvement encore en pleine construction. En quelques jours, tentes, tables, matériel de sonorisation, de projection et autres ont poussé comme des champignons, concrétisant un peu plus l'existence d'un mouvement pourtant toujours fragile. Évacuées chaque matin, les installations réapparaissent chaque jour sous l'impulsion de dizaines de bénévoles. Mais à quoi ressemble vraiment cette "Nuit debout" qui marque l'actualité depuis une semaine ? Reportage dans les coulisses de la soirée du "38 mars"...La référence directe aux Indignés n'est peut-être pas du goût de tous, beaucoup des révoltés de la place de la République revendiquent un nouveau modèle, encore à trouver mais propre, de prise de parole. En adoptant un calendrier révolutionnaire partant du 31 mars, les acteurs de la "Nuit Debout" se réfèrent en tout cas à la Révolution de 1789, un modèle bien français lui. Difficile pourtant de savoir quelle tournure prendront les événements, même si cet élan citoyen a gagné désormais plus d'une trentaine de villes y compris hors de France comme à Bruxelles depuis le jeudi 8 mars.
A l'origine de la "Nuit debout" : quand la fiction rejoint la réalité
C'est à la suite d'une avant-première de la projection du film de François Ruffin "Merci Patron !" qu'a germé pour la première fois l'idée d'une manifestation publique. Le docu-fiction, où le journaliste et réalisateur se met en scène, montre le combat d'un couple d'ex-ouvriers d'une usine Kenzo contre le patron du groupe LVMH. Cette comédie sur fond de tragédie sociale avait suscité une vive émotion au sein du public. De nombreuses personnes étaient venues demander conseil à François Ruffin pour savoir comment agir.
Ce dernier prend alors la décision de lancer un appel auprès des syndicalistes, des militants et intellectuels pour une réunion publique à la Bourse du travail, le 23 février. Dès lors, un petit groupe de militants se forme pour prendre en main l'initiative d'une manifestation citoyenne. Rejoint par d'autres depuis, ces organisateurs ne souhaitent pas se mettre en avant, revendiquant plutôt un fonctionnement sous forme de démocratie directe, horizontale, sans leader. Reste à savoir de quelle manière faire perdurer ce modèle.
En savoir plus : le site Convergences de luttes, rend compte des AG quotidiennes et des actions en cours.
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