CONTAMINATION Malgré les réticences
du Japon qui souhaite limiter les importations de produits français après que
plusieurs cas de grippe aviaire ont été détéctés…
Par RFI
Un élevage de canards
dans une exploitation de Benesse-Maremne, dans le sud-ouest de la France.
En réalité, les pays
réfractaires craignent plus une contamination de leurs propres volailles en cas
d’arrivée du virus sur leur sol. « Vous pouvez imaginer qu’autour d’une
production de foie gras, il y a un peu de plumes contaminées par exemple. Ou
autre chose. Le Japon veut juste éviter le transport du virus d’un continent à
un autre. » Et d’éventuels effets ravageurs sur les élevages locaux.Reste
à savoir si cette réaction radicale est adaptée à la « menace ». Pour Thierry Pineau, chef du département Santé animale de l’Inra, il ne faut pas confondre
« grippe aviaire et grippe aviaire. Sous ce vocable on peut avoir des
grippes qui ont des tropismes différents. Celui-là est restreint à la volaille.
Son spectre d’hôte n’inclut pas l’homme. » Autrement dit, celui qui répond
au nom de code H5N1 ne présente aucun danger pour l’homme.
Son tropisme est strictement aviaire, à l’inverse
d’un H1N1 qui avait affolé la France en 2009.
L'interdiction temporaire
d'installer de nouveaux animaux doit entrer en vigueur par étapes à partir de
demain, lundi, dans les élevages d'oies et de canards de 18 départements du
sud-ouest de la France. Annoncée jeudi dernier, la mesure pourrait coûter des
centaines de millions d’euros aux professionnels.
Le
gel des élevages d’oies et de canards dans le grand Sud-Ouest a pour objectif
d'éradiquer l'épizootie de
grippe aviaire, selon un arrêté paru samedi au Journal officiel.
L'interdiction
s'appliquera dans toute l'Aquitaine le Midi-Pyrénées, la Corrèze, la
Haute-Vienne, ainsi que certaines communes de l'Aude, du Cantal et de Charente.
Dans
ces zones, la mise en place de canetons de moins d'une semaine sera interdite
dans les élevages dès lundi. A partir du 8 février, les canetons de moins
de quatre semaines seront également bannis, puis l'ensemble des palmipèdes à
compter du 1er avril.
8.500 animaux abattus
Dans le cas français, la solution de l’abattage a été privilégiée, comme le stipule la réglementation. Huit mille cinq cents canards et pintades ont donc été tués dans trois élevages. Des « zones de protection » d’un rayon de trois kilomètres ont été instaurées autour des lieux concernés, avec confinement des animaux, ainsi que des « zones de surveillance », de dix kilomètres de rayon, aux règles moins strictes. Trois cents éleveurs ou gaveurs se trouvent à l’intérieur de ces zones.
Selon les spécialistes, ces restrictions seraient plus efficaces qu’une vaccination massive.
D’abord parce qu’environ 50 milliards de volailles vivent sur la planète.
Et que celles-ci ont une espérance de vie très limitée. Un poulet vit entre 35
et 89 jours, en fonction de son statut de « bas de gamme » ou
labélisé. Enfin, la vaccination n’aurait aucune garantie d’efficacité à
100 % car ces virus qui s’adaptent et se réarrangent comme les virus
humains. Les biologistes devraient modifier en permanence la composition du
produit, ce qui ne permettrait pas de vacciner les volailles en temps et en
heure.
Indemnisations
Les
éleveurs de palmipèdes à foie gras ont estimé que ces mesures leur coûteront
entre 250 et 300 millions d'euros et que « des indemnisations de l'Etat seront indispensables ».
La branche avicole de la FNSEA a également demandé des « aides financières pour les éleveurs »
de volailles. « Il y aura
accompagnement de l'Etat », a promis vendredi le ministre de
l'Agriculture Stéphane le Foll. Les professionnels attendent aussi que
Bruxelles mette la main au portefeuille.
Ce
virus n'est pas transmissible à l'homme, selon les premières analyses révélées
mi-décembre par l'Agence de sécurité sanitaire de l'alimentation (Anses).
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